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Photo du rédacteurClément

Le château de Bazoges-en-Pareds

Dernière mise à jour : 25 mars 2020


Pour ce premier post, j'avais envie de vous amener chez moi, à Bazoges-en-Pareds, petite commune du bocage vendéen où je suis né et que j'adore. Le petit bourg se situe entre les rivières Loing et Arkanson, sur une colline, emplacement idéal pour construire un château fort. Ce qui n'a pas manqué d'arriver.

L'histoire du château de Bazoges

La situation de Bazoges en fait un lieu idéal pour installer une communauté : dès 4 500 avant J-C, le peuple de Cous s'installe au confluent du Loing et de l'Arkanson, à quelques centaines de mètres du château actuel. Il reste encore le « cimetière » de ce peuple, la Ciste des Cous. Dans l'Antiquité, Bazoges est occupée par les romains ; le nom du village viendrait en effet de basilica, terme désignant un lieu administratif romain. Quant à Pareds, le terme vient de paredum « pays de prairies vallonés », et désigne au haut Moyen-Âge un archidiaconé dont les restes de la chapelle sont visibles à quelques kilomètres de Bazoges.

À cette époque, Bazoges compte une première motte castrale, dont les restes sont encore visibles au hameau du Plessis-Bouchard. Au XIè siècle, le seigneur Thibaut Luneau s'installe à quelques kilomètres au sud de la motte et créé le premier château de Bazoges. Le donjon, principal reste de la forteresse, est construit par le seigneur Jehan Girard à partir de 1380. Les Girard possèdent Bazoges, mais aussi la tour de Moricq, pendant près de deux siècles. Les différentes successions font passer le château aux mains de plusieurs familles, sans qu'il ne subisse de grands changement. En 1992, la commune de Bazoges achète les ruines du château, inhabité depuis plusieurs décennies, et commence la restauration.

Le château aujourd'hui

Le château de Bazoges est aujourd'hui toujours impressionnant. Il a gardé son donjon, une partie de ses remparts, un porche et un pigeonnier du XVIè siècle, et la porte de la haute cour. Le donjon, haut d'un peu plus de 30m, compte 7 niveaux, dont 5 sont ouverts au public. Petite curiosité du donjon : la tour d'escalier, rajoutée à l'édifice, coupe le chemin de ronde en deux et ne permet pas d'en faire le tour !

Autour du donjon se trouve un porche, construit en 1525 dans un style purement Renaissance avec des décors rappelant les colonnes grecques. La haute cour a encore ses courtines, et son corps de garde reste imposant ; elle est malheureusement fermée au public. Face à ce porche, dans une enceinte particulière, on trouve l'église Notre-Dame de l'Assomption. Ses parties les plus anciennes datent du XIè siècle. Sur la face est, le mur abrite une archère canonnière, preuve que l'église était incluse dans les remparts du château.

De l'autre côté, on retrouve un jardin médiéval, créé en 1994 autour d'un pigeonnier bâtit en 1524. Cette fuie de 1980 boulins a conservé toutes ses boiseries d'origine, ce qui en fait l'une des mieux conservées en Europe pour son âge et sa taille.

Le jardin, avec son pigeonnier. On distingue bien les quatre carrés, ainsi que le cadran solaire au centre.

La visite

En arrivant à Bazoges, on ne peut qu'être impressionné par la puissance du donjon. On commence la visite par le donjon. Meublé sur cinq étages, le monument propose des panneaux explicatifs très intéressants et précis. On entre par la salle des gardes, avant de passer par la salle de manœuvre (l'entre-sol, d'où les gardes actionnait la herse du donjon), les chambres seigneuriales, et une autre salle de garde. Tous les étages sont divisés en deux salles, une grande et une plus petite, reliées par un couloir. Le donjon se termine par le chemin de ronde, qui culmine à 30m de haut et offre une vue à 360° sur le Bocage. Redescendu par l'escalier à vis, on entre par une autre porte dans la salle d'apparat, qui accueille des expositions d'art. Les deux salles s'illustrent par leur décoration, notamment les chapiteaux en cul-de-lampe.

Une fois sorti du donjon, on entre dans le jardin médiéval. Après avoir traversé la treille de vigne, on explore les différentes carrés : médicinal, potager, aromatique, « de sorcellerie ». Chacun regroupe des plantes différentes, courantes (carottes, navets, persil) ou plus étonnantes (sauge, mandragore, etc.) et expose leurs utilisations et les croyances qui les entourent. Ensuite, on emprunte le verger, abritant pommiers, cognassiers, framboisiers, et autres arbres fruitiers. On découvre alors le pigeonnier du XVIè siècle et ses 1980 boulins (représentant les quelques 1000 hectares de terres du seigneur de Bazoges). Enfin, on ressort par le triangle des fleurs, parmi les roses, les lys, les millepertuis, et près de deux adorables chèvres.

Le donjon et le clocher de l'église depuis le jardin

Revenus du jardin, on entre dans la forge et le fournil, animés par des bénévoles tous les dimanches d'été. Enfin, la visite se termine par le musée de la vie rurale. Abrité dans une ferme du XVIIIè siècle, le musée reconstitue en trois pièces (chambre, pièce à vivre et laiterie) une petite ferme bocaine de la fin du XIXè siècle. Il regroupe plus d'un millier d'objets d'époque, et se visite grâce à une bande sonore nous racontant la vie quotidienne de l'époque.

Après la visite

Le donjon est un monument très intéressant, tant par son architecture particulière que par son contenu. Les panneaux explicatifs sont très bien faits, et les guides sont super. On se prend vite à flâner dans le jardin ou dans la cour. Et les familles ne sont pas oubliées puisque l'équipe propose des jeux pour les enfants à faire pendant la visite, et des animations tout l'été.

Le dossier du banc seigneurial dans l'église

Le donjon n'est pas le seul lieu d'intérêt de Bazoges. Outre la Ciste des Cous, la commune compte un autre dolmen, aux Landes. On trouve aussi plusieurs maisons de maîtres, et trois logis privés (le château des Noces est une excellente chambre d'hôtes). L'église mérite un coup d’œil, avec sa chapelle, son archère canonnière, et surtout le dossier du banc seigneurial, sculpté dans un mur dans l'autel. Pour finir la journée en beauté, quoi de mieux que d'aller se balader près du lac de Rochereau à quelques kilomètres du bourg.



Infos pratiques :

http://www.bazoges-en-pareds.fr

Le donjon sur Facebook et sur Instagram



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2 Comments


Clément
Clément
May 13, 2019

"La grande peste noire de 1348 passe presque inaperçue dans les archives du Bas-Poitou. Pourtant on voit mal comment l'épidémie signalée à Nantes, Poitiers, Angers aurait pu épargner notre région." (Jean-Luc Sarrazin, "Le Moyen-Âge", in La Vendée des origines à nos jours, éd Bordessoules, 1982 (la référence encore aujourd'hui)

Depuis les années 80, la situation n'a pas changée : les infos sont rares et les archives avares sur cet événement. Cependant, on arrive à distinguer quelques traces de l'épidémie de peste : elle serait en 1412 dans l'île de Noirmoutier, et les receveurs d'Olonne et de Thouars mentionnent (respectivement pour les exercices 1412-13 et 1414-15 pour Olonne et pour celui de 1411-12 pour Thouars) que les taxes ne sont plus…

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Jacques Chvt
Jacques Chvt
May 13, 2019

"Le donjon [...] est construit [...] à partir de 1380. " Au sortir de l'épidémie de Peste Noire. A t-on une idée de l'ampleur de cette épidémie dans la région ? j'ai lu quelque part que des Poitevins étaient allés repeupler une contrée dans le centre de la France, plus durement touchée que notre région. Désolé de ne pas retrouver mes sources .....


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